La FSU, s’est associé à d’autres organisations et associations pour lutter contre l’extrême droite. Un livre s’attaque aux idées fausses propagées par le FN et, sur le terrain, un travail de vigilance se met en place.

« Il n’y a jamais eu autant d’étrangers en France », « Nous sommes envahis par l’islam qui veut détruire notre mode de vie », « Réservons les logements sociaux aux Français », « Sortons de l’euro pour rétablir la santé économique de la France ». Ces affirmations autrefois cantonnées au café du commerce ou aux officines extrémistes tendent à se banaliser. Dans un livre qui vient de paraître, le journaliste Pierre-Yves Bulteau en recense 73 qu’il examine, démonte et réfute une à une. « En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite »* est édité avec le soutien de syndicats (FSU, CGT, Solidaires), d’organisations étudiantes et lycéennes (Fidl, Unef, Unl) et d’associations (Ligue des droits de l’homme et Mrap). Pour ces partenaires, le résultat des récentes élections municipales et européennes a rendu d’autant plus urgente cette mobilisation contre l’extrême droite, initiée dès l’automne dernier, et qui s’est déjà concrétisée par une initiative nationale unitaire le 29 janvier. Selon Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, « les élections municipales ont interrogé de plein fouet le mouvement syndical. Le Front national vient sur notre terrain, utilise notre vocabulaire, détourne certaines de nos propositions, il était absolument nécessaire que nous répondions ». Ce livre se veut un outil militant « pour armer les membres de nos organisations qui nous demandent comment répondre », poursuit-elle.

Des arguments pour le quotidien


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Le livre ne fait en effet pas appel à la morale mais fournit une solide contre-argumentation. Ainsi, sur le prétendu manque à gagner que représentent les travailleurs étrangers pour la France, il explique que si ceux-ci perçoivent 47,9 milliards d’euros de l’État (allocations, prestations de santé, retraites), « ils versent 60,3 milliards en impôts, cotisations et taxes à la consommation. Soit un solde positif de 12,4 milliards. » Mais les partenaires de cette publication ne comptent pas en rester là. Ils ont décidé de mener également un travail de vigilance autour de l’administration des 14 villes qui sont dirigées par le Front national. Ils s’engagent à soutenir les personnels et usagers des services publics de ces communes et seront particulièrement attentifs à la politique scolaire de ces communes et à l’arrivée d’élus FN au sein des conseils d’administration des établissements scolaires. Dans le même temps, le collectif annonce que les initiatives de sensibilisation du monde du travail et de la jeunesse au danger que représente l’extrême droite vont se multiplier. Les arguments sont en tout cas prêts et rassemblés.

Télécharger le tract commun contre l’extrême droite

*Éditions de l’Atelier, 5 €.