Le président de la République, lors d’une allocution à Mulhouse le 25 mars au soir, a rendu un hommage appuyé aux personnels enseignants qui prennent toute leur part dans la mobilisation des services publics contre l’épidémie.

Il est vrai qu’il fallait de toute urgence réparer la sortie de route de la porte-parole du gouvernement qui, une heure auparavant, avait tranquillement affirmé lors d’un point de presse qu’ on « ne demanderait pas à des enseignants, qui actuellement ne travaillent pas compte-tenu de la fermeture des écoles, de traverser la France entière pour aller récolter des fraises garigette. »

Une petite phrase qui ne passe pas, quand on sait l’engagement de l’ensemble des personnels auprès de leurs élèves pour assurer une difficile continuité pédagogique, et celui de tous ceux qui accueillent aujourd’hui dans les classes les enfants des personnels soignants.

La FSU est immédiatement intervenue auprès du cabinet du ministre de l’Éducation nationale pour réclamer une correction et des excuses publiques, le mea culpa de Madame Ndiaye par voie de réseaux sociaux n’y suffisant pas.


Communiqué de presse de la FSU

Les propos de Sibeth Ndiaye disant que le gouvernement « ne demanderait pas aux enseignants qui ne travaillent pas de traverser toute la France pour aller ramasser des fraises » sont, dans le contexte actuel, à la fois incompréhensibles, scandaleux et irresponsables.

Les enseignant-es, comme tous les personnels éducatifs et des services publics, travaillent, le plus souvent avec leurs ordinateurs et leurs connexions personnels, dans des conditions difficiles mais en ayant à coeur de faire le maximum pour leurs élèves, leurs étudiants, ce qui nécessite bien souvent un surcroît d’activité. Ces propos ont certes ensuite fait l’objet d’un tweet de mea culpa de la part de Madame Ndiaye, mais le message selon lequel les enseignant-es ne seraient pas au travail a bien été formulé, jetant le discrédit auprès de l’opinion publique puisqu’il a été énoncé à la tribune en sortie du Conseil des Ministres.

C’est pourquoi la FSU exige des excuses publiques de la part de la porte-parole du gouvernement.

Le 25 mars 2020