Augmentation de la CSG de 1,7 point sur les pensions supérieures à 1 200 €, suppression de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs, fiscalisation de la majoration familiale, contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, gel des pensions depuis plus de quatre ans : le pouvoir d’achat de la majorité des retraités est dans le collimateur du gouvernement, qui plaide un nécessaire « effort pour les jeunes générations ». L’argument est savoureux, au moment même où est décidée une réduction des aides personnalisées au logement (APL) dont les jeunes les plus modestes seront justement les premières victimes, tout comme d’ailleurs les retraités locataires de leur logement. Des retraités qui, dans une enquête réalisée en mars dernier par leurs organisations représentatives, étaient 80 % à juger que leur situation financière s’était dégradée toutes ces dernières années.
Les solidarités mises à mal
Ils étaient également quasiment unanimes à déplorer l’insuffisance des plans d’aide à l’autonomie, tant au domicile qu’en établissement. Et de fait, avec la logique à l’œuvre d’exonération des cotisations sociales pour les employeurs, les ressources de la « sécu » vont en s’amenuisant, entraînant mécaniquement une baisse des moyens à la disposition des établissements de santé, aggravée par la privation pour les collectivités locales des recettes de la taxe d’habitation et la suppression programmée de 120 000 emplois dans la Fonction publique, tout comme la disparition des emplois aidés dont bénéficiaient établissements, associations et collectivités locales. L’éloignement de l’accès aux soins pour un nombre croissant d’usagers, mais aussi un renchérissement du coût des mutuelles et du « reste à charge » pour les patients sont donc à l’ordre du jour. Se voit ainsi fragilisé le modèle social basé sur la solidarité intergénérationnelle hérité de l’après-guerre. Autant de raisons pour les retraités de descendre dans la rue cet automne, pour obtenir la revalorisation de leurs pensions et une amélioration de la prise en charge de la perte d’autonomie.