Communiqué de la FSU Vendée |
Lundi 24 août 2020 |
À une semaine d’une rentrée scolaire qui sera nécessairement hors normes, c’est suite aux interventions pressantes d’associations de parents et d’organisations syndicales dont la FSU que Jean Michel Blanquer est intervenu sur France 2, anticipant sa conférence de presse prévue le 26 août.
C’est bien parce que nous partageons l’objectif qu’il a énoncé d’accueillir l’ensemble des élèves à cette rentrée que nous continuons à dénoncer les insuffisances, carences et le flou persistant du protocole sanitaire et l’absence de véritables mesures pédagogiques.
Dans son intervention, Jean-Michel Blanquer a annoncé l’obligation de port du masque pour l’ensemble des adultes et des élèves de plus de 11 ans, alors que le protocole initial prévoyait que le masque n’était pas indispensable, si la distance d’un mètre était respectée, sauf pour les enseignant-es en maternelle pour qui il reste recommandé. Le lendemain, il revenait sur ses propos lors d’une visite dans l’Oise évoquant une distance de 2 mètres par rapport aux élèves. Que penser de telles tergiversations ? Rien de rassurant.
Par ailleurs, les masques ne seront pas gratuits pour les élèves, ce que la FSU dénonce.
Au-delà de cette seule annonce sur les masques, rien n’a évolué sur le reste du protocole, confirmant ainsi la volonté de faire de cette rentrée une rentrée « ordinaire », comme si de rien n’était. Pourquoi, en particulier, ne pas prévoir le non-brassage des groupes d’élèves dont on sait pourtant qu’il peut permettre d’éviter la fermeture de toute une école ou d’un établissement grâce à l’isolement du groupe dès suspicion de contagion ? Port du masque, désinfection fréquente, aération des locaux, etc. : tout cela doit faire l’objet de consignes nationales très claires qui ne sont toujours pas là, laissant les équipes enseignantes dans le trouble et la débrouille.
Les élèves qui seront accueillis sont celles et ceux dont le lien avec l’école s’est distendu depuis près de 6 mois. Ils nécessitent une attention particulière et du temps d’enseignement renforcé. Le ministre ne renvoie qu’à la seule organisation de tests de positionnement et aux heures supplémentaires. Il maintient les évaluations nationales ignorant le caractère spécifique d’une rentrée particulière après une période traumatisante pour les élèves et les personnels. Avec cette mesure « hors sol », il rajoute de l’inquiétude là où la sérénité s’impose. Aucune amélioration de l’encadrement ne sera mise en œuvre alors que le protocole sanitaire nécessitera une attention de tous les instants et que les organisations pédagogiques nécessiteraient de pouvoir prendre les élèves en petits groupes.
Des questionnements apparaissent chez les personnels : qu’en sera-t-il de celles et ceux qui sont considéré-es « à risques » ? Le travail à distance sera-t-il de nouveau proposé pour alléger les groupes d’élèves, et dans ce cas, comment sera-t-il cadré ? Il n’est pas pensable de laisser ces questions sans réponses, et de renvoyer au local la responsabilité de l’organisation de cette rentrée.
Alors que des centaines de milliards d’euros sont consacrés au soutien de l’économie et des entreprises, sans contreparties, le gouvernement ne prend pas la mesure du rôle de l’école dans la lutte contre les inégalités que cette crise a largement mises en lumière et de ses conséquences sur l’emploi des jeunes. Un plan d’urgence pour la jeunesse et l’école s’impose.