Les annonces du Premier ministre ne rassurent en rien. Tout au contraire, elles renforcent leur détermination à amplifier la mobilisation tout au long des prochains jours et à faire du 17 décembre une puissante journée de grève et de manifestations.


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Mardi 17 décembreTOUTES ET TOUS EN GRÈVE !Manifestation à La Roche sur Yon, 2 départs (place de la Vendée et place de la Résistance) avant de faire converger les deux cortèges

Le tract intersyndical pour la Vendée

Les annonces et les analyses de la FSU suite à l’allocution du 1er Ministre, le 11 décembre

"-" Age du départ en retraite reculé

Si l’âge minimal de départ en retraite serait bien conservé à 62 ans, le gouvernement envisage toujours l’instauration d’un âge d’équilibre à 64 ans en 2027. Une mesure qui s’accompagnerait d’un système de bonus-malus, c’est à dire une décote si le départ en retraite s’effectue avant cet âge ou une surcote si le départ s’effectue après. Le rapport Delevoye proposait un taux de 5% par an.

Travailler plus longtemps alors que la moitié des salarié-es arrivent actuellement à l’âge de la retraite sans être au travail (arrêt, chômage…)

Allongement de la durée de cotisation qui ne dit pas son nom.
« Quand vous avez des ouvriers qui vont vivre à la retraite dix ans de moins que les cadres supérieurs et que l’on oublie comme par hasard de prendre ça en compte dans le calcul des taux de cotisation et de remplacement. L’ARNAQUE EST QUAND MÊME UN PEU ÉNORME » (Thomas Piketty)

"-" Application du système à points aux générations post 1975 et système mixte jusqu’à la génération 2004

Le Premier ministre a annoncé un décalage des générations touchées par la réforme qui ne s’appliquerait qu’à compter de la génération née en 1975. Il a annoncé également un décalage de la mise en place de la réforme, qui s’appliquerait dès 2022 pour les entrants sur le marché du travail (génération 2004).

Mais le bonus-malus s’appliquerait tout de même dès 2027 à toutes les générations et donc incitera fortement à prendre sa retraite après 62 ans pour les personnes nées à partie de 1965.

Si la réforme était si juste, pourquoi ne pas l’appliquer à toutes et tous, immédiatement ? Ni simple, ni juste, ni universelle ! En 1982, le passage à 60 ans s’est appliqué immédiatement !

"-" Comptes à l’équilibre

Le gouvernement n’envisageant pas d’accroitre les ressources pour financer les retraites, par exemple en augmentant les cotisations, la « trajectoire de retour à l’équilibre » financier du régime de retraites annoncée se fera forcément au détriment du montant des pensions, via une hausse du nombre d’annuités requises pour partir avec une pension à taux plein ou encore via une mesure reculant l’âge de départ. Le gouvernement souhaite confier aux partenaires sociaux la mise en place de cette « trajectoire » mais le Parlement aura le dernier mot en l’absence d’accord.

Cela pourrait également pousser à une accélération du calendrier de mise en place de la réforme comme le montre l’exemple italien de 2009.

"-" Fin des six derniers mois dans le public et des 25 meilleures années dans le privé

La base de calcul de la retraite va donc intégrer dorénavant les moins « bonnes » années, celles de chômage, de temps partiel, de disponibilité, de faibles salaires…

Cela aurait un effet mécanique en termes de baisse de pension, notamment pour les personnels enseignants qui ont une carrière ascendante et dont la retraite était calculée sur le dernier salaire. La prise en compte des indemnités actuelles – 8% en moyenne – ne permettrait pas de répondre à cette baisse de pension.

"-" La valeur du point

La garantie d’indexer la valeur du point sur les salaires sera insuffisante car le gouvernement envisage toujours de plafonner le financement des retraites à 14% du PIB alors que le nombre de personnes à la retraite va augmenter.

Cette garantie est illusoire et masque donc une baisse moyenne des pensions à venir.

"-" Des assurances pour les enseignant-es ?

Pour les personnels enseignants le Premier ministre renvoie à des discussions sur les carrières et les métiers, ne levant le flou ni sur les compensations, ni sur la revalorisation. Il confirme en outre les propos du ministre de l’Éducation nationale sur les contreparties inacceptables liées aux missions et au temps de travail.

Cela ne répond aucunement au besoin de revaloriser les salaires des enseignantes et des enseignants des écoles.

  • « garantie » des niveaux de pensions des enseignant.es « au même niveau que les métiers équivalents de la fonction publique. »

De quoi parle-t-on ? « Quand c’est flou, y’a un loup ! »

  • discussion salariale jusqu’à l’été avec une application sur 10 ans. Contrepartie : « Repenser la carrière et le métier d’enseignant ».

Discussion jusqu’à l’été… Rentrez dans vos classes, braves gens…

Repenser le métier ? Travailler plus alors que : Suicides… Démissions… Précarisation… Postes non pourvus. Faut-il continuer de charger la mule ???

Seul le MEDEF se félicite de ces annonces.

Il n’y a TOUJOURS rien à négocier sur ce projet soi-disant égalitaire, mais profondément inéquitable.

Nous avons vraiment l’opportunité de faire reculer le gouvernement. La responsabilité de notre secteur, est de prendre toute sa place dans la lutte avec les secteurs mobilisés (SNCF, RATP, hôpital, Radio France, Pompiers, …)

C’est maintenant, tous.tes ensemble, uni.es et dans la rue, que nous gagnerons.

Le simulateur théorique de la FSU 85

Communiqué de la FSU

Dans un contexte de mobilisations historiques, les annonces du Premier ministre confirment que le gouvernement maintient son choix d’une retraite universelle par points ainsi que son calendrier d’élaboration d’un projet de loi. Il n’a donc pas pris la mesure des revendications et de la colère exprimées massivement depuis plusieurs jours dans les grèves et manifestations comme le 5 décembre dernier.

Le premier ministre n’a pas levé le flou sur les contenus de la réforme, il a en revanche confirmé la dégradation de la situation notamment avec la mise en place d’un âge pivot à 64 ans, la suppression de tous les régimes spéciaux et la fin du code des pensions. La FSU continue d’affirmer que cette réforme sera inégalitaire, notamment entre les femmes et les hommes, et qu’elle conduira à une baisse du niveau des pensions pour toutes et tous les salarié.es. Les agents.es de la Fonction Publique seraient particulièrement impacté.es par les effets néfastes de ce nouveau système en particulier pour les bas salaires.

Les enseignant.es sont plus inquiet.es qu’ils et elles ne l’étaient déjà. Le Premier ministre, bien que reconnaissant les pertes, ne propose aucune solution et renvoie à des discussions sur les carrières et les métiers, ne levant le flou ni sur les compensations, si sur la revalorisation. En outre, il confirme ainsi les propos du ministre de l’Education nationale sur les contreparties inacceptables liées aux missions et au temps de travail. Il n’a eu aucun mot pour les personnels non-enseignants.

Les mesures concernant la transition avec une réforme applicable à partir des générations 1975 laisse à penser que nous pourrions accepter de laisser « l’héritage » d’un système des retraites défavorable aux générations à venir.

Il maintient le cap, joue la division entre les catégories et les générations, et confirme une réforme qui lèsera tout le monde.

C’est pourquoi la FSU appelle les agent.es de la Fonction Publique, les salarié.es, les jeunes, les retraité.es à poursuivre et amplifier les mobilisations et de s’engager avec force dans les actions décidées par l’intersyndicale interprofessionnelle du 10 décembre, dès le 12 décembre localement, puis le week-end, et de faire du 17 décembre une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle massive de grèves et de manifestations.

Clermont Ferrand, le 11 décembre 2019


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