La FSU refuse les propositions de Carte scolaire des
formations professionnelles pour la rentrée 2014

Des questions de forme….

La Loi de refondation de l’École a donné de nouvelles compétences au Conseil Régional en matière de carte des formations professionnelles sous statut scolaire. Ainsi, les évolutions de la carte scolaire pour la rentrée 2014 devaient pour la première fois faire l’objet de concertations avec le Conseil Régional. Les conditions dans lesquelles se sont déroulées les différentes instances de concertation,

notamment le CCREFP, n’ont pas permis l’expression de positions argumentées sur les différentes propositions ou absence de propositions des autorités académiques, tant pour les formations sous statut scolaire que pour celles sous statut d’apprentissage.

Si nous avons bien noté au CAEN du 3 Décembre 2013 la volonté du Conseil Régional de mettre en œuvre une méthodologie et un calendrier respectant une réelle concertation pour l’élaboration de la

prochaine carte scolaire, il n’en reste pas moins que nous n’acceptons pas les réels dysfonctionnements observés cette année qui ne nous ont pas permis d’exercer notre mandat de représentants des personnels.

Et des questions de fond…

La FSU ne retrouve pas dans les propositions, la priorité à l’éducation affichée par le gouvernement. Elle n’y retrouve pas non plus la volonté de lutter contre l’échec scolaire et de mettre en place un lycée pour la réussite de tous les élèves sur tout le territoire.

L’analyse des propositions pour les établissements publics montre par exemple un nombre insuffisant d’ouvertures de CAP dans les LP de l’Education nationale, notamment dans les domaines de la coiffure, de l’esthétique, de la boulangerie, de la maçonnerie ou de la plomberie, où existent pourtant des taux de pression importants. Aucune ouverture de CAPA agricole n’est prévue dans les établissements agricoles publics.

Pourtant, la réforme du bac professionnel qui ne cesse de montrer qu’elle accentue l’échec scolaire avec des taux de réussite à l’examen qui diminuent, devrait amener l’ouverture de CAP en plus grand nombre pour permettre l’acquisition d’un premier diplôme. Elle devrait également conduire les autorités académiques à se pencher sérieusement sur les propositions d’ouvertures de classes spécifiques portées par la FSU, dispositif qui permettrait à des jeunes en difficulté en seconde professionnelle de prendre leur temps afin d’obtenir leur BEP ou BEPA et ensuite réfléchir à une poursuite d’étude qui pourrait être en première professionnelle.

La carte de formation oublie par ailleurs les élèves issu-es de SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté). Ainsi, il n’existe qu’un seul CAP Boulangerie dans l’académie, au lycée professionnel Buron de Laval. Cela pénalise ces élèves car souvent, ils se retrouvent sur liste d’attente avec l’obligation d’une inscription à l’internat. Cette situation fait la part belle à l’apprentissage au détriment d’un enseignement public plus adapté pour ce public. Ce constat sur la boulangerie s’applique aussi sur les secteurs de la coiffure et de l’esthétique. En limitant le nombre de places de CAP des lycées professionnels, les seules orientations possibles se font en apprentissage. Formation rarement adaptée pour les élèves issu-es de SEGPA.

Les propositions pour les LP publics de l’Éducation Nationale témoignent d’une réelle inégalité territoriale puisque le département de Loire Atlantique à lui seul disposera, avec 8 ouvertures sur 13, de 61 % des ouvertures prévues. Les LP publics des départements de la Sarthe et de la Mayenne étant quant à eux exclus de toute nouvelle formation à la rentrée 2014… quand certaines ouvertures sont prévues dans l’enseignement professionnel privé à Laval, Mayenne et au Mans.

Pour ce qui relève de l’enseignement agricole public, il n’est prévu aucune ouverture de classe alors que les besoins existent notamment en 3eme, en seconde professionnelle commerce ou service aux personnes, secteur monopolisé par l’enseignement privé.

En matière de formation sous statut d’apprentissage, la FSU constate que même si le bilan des ouvertures / fermetures fait apparaître 15 ouvertures nettes, ce sont 41 ouvertures qui ont été retenues…
Avec seulement 13 ouvertures (hors agriculture), on trouve dans ces éléments chiffrés un soutien manifeste à l’apprentissage qui concurrence les lycées professionnels dans les secteurs évoqués

précédemment.
De plus, nous trouvons plusieurs propositions de mixage des publics que la FSU conteste sur le fond.

Nous ne trouvons pas dans les projets d’évolution de carte scolaire, le nouveau souffle attendu pour le service public d’éducation au service des territoires et de la réussite de tous les jeunes, c’est pourquoi la FSU des Pays de la Loire se prononce contre ces projets et entends travailler au plus vite sur d’autres propositions.