LA solution est là : supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires. Quand on a dit ça, on n’a rien dit. Le fonctionnaire serait le mal de notre société à en croire une partie de la population qui s’est exprimée lors des primaires de la droite.

Si on se limite à la satisfaction immédiate de penser que le fonctionnaire est bien payé pour accomplir des missions accessoires tout en étant protégé par son statut et bénéficiant de nombreux autres avantages, on ne répond qu’à une réaction épidermique.

Qui sont les fonctionnaires ? Des personnes au service de l’Etat (surveillants de prison, policiers, enseignants, contrôleurs des impôts…), au service des collectivités (ATSEM, bibliothécaire, secrétaire de mairie, assistante sociale, éducateurs sportif, agents d’entretien….), au service d’un service hospitalier (les personnels en hôpital, en maisons de retraite publiques, dans les services départementaux de l’aide sociale à l’enfance, en établissements publics pour mineurs ou adultes handicapés ou inadapté…).

Sont-ils bien payés ? Le salaire moyen (en 2014) dans la fonction publique d’Etat est de 2 477 €, dans la fonction publique territoriale de 1 877 € et dans la fonction publique hospitalière de 2 223 €, à comparer au salaire moyen dans le privé qui est de 2 226 €.

Prenons pour exemple un enseignant. Il débute sa carrière vers 27 ans (âge moyen d’entrée dans ce métier) après avoir obtenu un master 2 (bac + 5). Il cotisera 42 annuités pour une pension complète (irréalisable !) avec un salaire en fin de carrière de 2 700 €. Nanti ?

Alors, ils doivent partir à la retraite plus tôt ? En catégorie A (les cadres), l’âge moyen de départ à la retraite (en 2015) dans la fonction publique d’état est de 62,7 ans, de 63,3 ans dans la fonction publique territoriale et de 62,4 ans dans la fonction publique hospitalière.

En partant à 62 ans à la retraite, notre même enseignant subira une décote de sa pension de 25 % ! Toujours nanti ?

Alors, avant de se précipiter à annoncer les mesures miracles qui pourraient rassurer les investisseurs français partis en Belgique ou au Luxembourg, nous ferions mieux de regarder quelles missions remplissent les fonctionnaires au service de tous les français et si ces derniers pourraient s’en passer. Par exemple, les milieux ruraux n’ont-ils pas besoin d’un service public de proximité ?

Pour les organisations syndicales FSU, CGT et Solidaires, une revalorisation des métiers de la fonction publique est une urgence pour mettre fin à la précarité, pour rendre ses métiers attractifs, pour garantir la proximité des services aux usagers sur tous les territoires.