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Pour la FSU : Pierre CAMINADE (SNUipp-FSU), Marie HAYE (SNES-FSU), Claudie MORILLE (SNASUB-FSU), Taklit SAMI (SNESUP-FSU), Emmanuel SECHET (SNES-FSU).
Pour l’Université de Nantes : Olivier LABOUX (Président), Mohammed BERNOUSSI (Premier Vice-Président, conseiller du Président pour le pôle universitaire de La Roche sur Yon), Françoise LE FICHANT (Vice-présidente ressources humaines et dialogue social), Stéphanie TEXIER (Directrice Générale Adjointe des services en charge des ressources humaines et de l’environnement au travail).

Introduction :

"-" La délégation FSU pose le cadre de ses interventions : de nombreux acteurs sont concernés par la situation de crise vécue sur le site de La Roche sur Yon de l’ESPE des Pays de la Loire, mais il s’agit de ne pas personnaliser les choses, de ne pas en faire des questions de personnes. Les représentants des personnels ne souhaitent « la tête » de personne. La volonté est d’identifier clairement les difficultés et les dysfonctionnements, le plus objectivement possible, et de chercher ensemble des solutions, car le site vendéen peut et doit fonctionner mieux. Il en va des conditions de travail des agents comme de la qualité de la formation due aux étudiants.

"-" La FSU rappelle son attachement aux services publics de proximité, qui passe par un maillage territorial de l’ESPE dans les cinq départements de notre région académique.

"-" La FSU réaffirme également que les représentants assurent l’accompagnement des personnels qui le demandent car c’est leur droit. La fonction et les missions des représentants des personnels, qui exercent un mandat syndical confié par leurs pairs sont garanties par la loi. Il n’est pas admissible qu’ils aient pu être mis en cause dans l’exercice de ces missions.

"-" Cette audience fait suite d’une part à de nombreuses alertes restées sans réponse depuis plusieurs années (référence à un courrier d’étudiants, en 2014 et aux informations transmises par les membres du CHSCT de site et du CHSCT central), et d’autre part à trois courriers de la FSU, dont les deux premiers sont restés sans réponse (préavis de grève du 23/01/2018, alerte du 15/02/2018 et demande d’audience du 23/02/2018 suite au conseil départemental de l’ESPE 85).

Formation des étudiants

La FSU a rencontré de nombreux étudiants et leurs délégués qui leur ont fait état prioritairement des points suivants :

"-" les étudiants reconnaissent une formation de qualité, dispensée par des formateurs très majoritairement à leur écoute.

"-" un déficit d’heures de formation chiffré approximativement à 70 heures à cette date, à 10 jours des épreuves écrites du concours de recrutement de professeur des écoles (CRPE) et à quelques semaines des épreuves orales. S’ajoute à cela d’importantes difficultés de suivi des mémoires.

"-" la non communication de plusieurs notes relevant du 1er semestre, ne leur permettant pas de situer leur niveau de compétences en référence aux attendus dans le cadre de leur master.

"-" plusieurs fonctionnaires stagiaires n’ont pu bénéficier des visites des tuteurs ESPE, alors que leur inspection est imminente, en vue de leur titularisation en tant que professeur des écoles.

"-" l’absence de continuité du service et de remplacement des formateurs en arrêt maladie conduit à des changement d’emploi du temps fréquents et à la dernière minute.

"-" les étudiants regrettent unanimement l’absence de communication de la part de la direction de l’ESPE et de l’Université sur les difficultés rencontrées et surtout les mesures mises en place pour les compenser.

Conditions de travail des personnels

La FSU évoque une dégradation progressive et croissante des conditions de travail sur le site vendéen de l’ESPE, dont la nécessité est rappelée. Plusieurs causes à cela :

"-" moyens insuffisants pour un petit site de formation, imposant une importante polyvalence aux formateurs, dont une majorité est en temps partagé entre l’ESPE et un établissement scolaire. La FSU rappelle qu’il n’y a plus d’enseignant-chercheur sur le site.

"-" ce manque de moyens, auquel s’ajoute un épuisement professionnel dû en grande partie à la compensation de nombreuses difficultés, conduit de nombreux personnels à être placés en arrêt maladie par leur médecin.

"-" les personnels n’étant pas arrêtés se trouvent dans un état d’épuisement professionnel plus qu’important notamment car ils sont confrontés au quotidien aux sollicitations – bien légitimes – des étudiants et stagiaires.

"-" une communication interne problématique au regard des règles professionnelles et déontologiques, qu’elle soit au sein du site ou avec la direction de l’ESPE (difficultés à travailler ensemble, envoi de mails mettant parfois nommément en cause des individus, et / ou qui sortent du champ professionnel…).

"-" des faits graves, mis à jour par le CHSCT en décembre 2017 et confirmés par l’enquête administrative diligentée après par l’Université, qui méritent des réponses de la part de l’Université à la hauteur des faits relatés.

Réponses de la présidence de l’université

"-" la présidence de l’université dit partager les préoccupations de la FSU. Elle ajoute n’avoir appris les difficultés qu’il y a peu (lors du CHSCT central du 5 décembre 2017 selon elle), et ne pas avoir eu connaissances des alertes parties du site depuis plusieurs années. La présidence se plaint de n’être jamais invitée au Comité Départemental de l’ESPE de La Roche-sur-Yon.

"-" dès la visite du CHSCT effectuée, en décembre, une enquête administrative a été mise en place (22 entretiens individuels conduits) pour prendre les mesures nécessaires.

"-" l’attachement au site vendéen de l’ESPE est réaffirmée, en niant tout projet de fermeture ou de restructuration.

"-" cependant, « pour le bien des étudiants » selon elle, la présidence de l’université réfléchit à ne pas inscrire de M1 durant l’année 2018-2019 afin de permettre un réel redémarrage du site à la rentrée 2019, tout en laissant la possibilité aux agents qui le souhaiteraient de demander leur mutation.

"-" les délais avant les épreuves écrites du CRPE ne permettent pas de fournir aux étudiants les heures de formation non dispensées. Un lien avec la DASEN de Vendée est établi pour répondre aux urgences, avec la mise à disposition de personnels éducation nationale.

"-" la présidence reconnait le droit des représentants des personnels et syndicaux dans l’exercice de leurs missions.

"-" la société chargée de la médiation se nomme « ALCANEA ». Elle doit faire un premier retour dans les jours qui viennent de ses préconisations, qui tourneront autour de l’élaboration d’un cadre de travail régulant un certain nombre de choses (notamment l’usage des mails).

Positions de la FSU :

"-" envoi de deux courriers dans les prochains jours, un aux personnels et l’autre aux étudiants du site, pour apporter des premières réponses aux questionnements exprimés

"-" envoi rapide des notes du 1er semestre à tous les étudiants, réorganisation des suivis de mémoires qui sont actuellement interrompus, et mise en place de personnels supplémentaires sur le site pour rattraper les non dispensés.

"-" nouvelle réunion du conseil départemental de l’ESPE dans les prochaines semaines, en présence d’un représentant de l’université

"-" déroulement rapide de la médiation annoncée, sur le temps de travail des agents (reconnaissance de ce temps qui est de fait obligatoire)

"-" définition d’un cadre de travail collectif qui s’impose à toutes et tous, qui soit à la fois protecteur pour chaque agent, tout en garantissant un fonctionnement cohérent du site et des formations qui y sont dispensées. Ce fonctionnement professionnel doit être respectueux des règles éthiques à tous les niveaux, en particulier en matière de gouvernance et de pilotage

"-" la prise en compte des préconisations du CHSCT

"-" des moyens pour la mise en place de protocoles et de canaux de communication verticale, ascendante et descendante, permettant la remontée d’informations (services centraux et site, ESPE et université, ESPE et Rectorat), la prise en compte efficace des alertes, mais également, dans le sens inverse, la transmission des mêmes éléments à tous les agents.

"-" la FSU s’oppose catégoriquement à la proposition de ne pas affecter de M1 à la rentrée prochaine : penser que les difficultés vont se résoudre en asséchant le vivier de recrutement est inacceptable, d’autant que la dynamique sera bien difficile à inverser ensuite ! La FSU affirme que certaines mesures sont à prendre immédiatement, d’autres d’ici la fin de l’année universitaire, avec l’objectif d’un fonctionnement normal du site à la rentrée 2018. Chacun à son niveau doit se donner les moyens et agir dans ce but et avec ce calendrier.

"-" La FSU restera vigilante à l’amélioration des conditions de travail des personnels et aux solutions préconisées pour cette amélioration.