Le service public, ses fonctionnaires, avec leurs savoirs et compétences sont une richesse et source de richesse pour ce pays. Malheureusement, les postures politiques et gouvernementales ne vont pas dans ce sens et le libéralisme, qu’il soit social ou ultra, empêche le développement des services publics tout en renforçant la concurrence entre les établissements et les fermetures de postes. À cela, il convient de rajouter les propos injurieux du ministre de l’économie à l’encontre des fonctionnaires, jugeant leur statut dépassé et hors d’usage. Cette déclaration venant d’un membre du gouvernement est le reflet d’un nouveau modèle économique et social auquel certains aspirent. Ce modèle contient en filigrane des nouvelles formes de management, véritables machines à oppresser les personnels, à ériger la méritocratie et la concurrence comme méthodes de gestion. La FSU s’opposera toujours à ces dérives managériales indignes d’un service public de qualité. Dérives souvent excusées par l’absence de dialogue social ou la faible représentativité syndicale.
Fait marquant témoignant de ce dialogue social défaillant : suite à un recours d’une organisation syndicale oubliée volontairement ou non par le gouvernement dans l’arrêté de composition du CNEFOP, l’UNSA et la FSU ont été interdites de participation aux CNEFOP et CREFOP des Pays de la Loire. C’est l’application froide d’un jugement du Tribunal Administratif de Paris. Ceci dans l’attente d’un nouvel arrêté de composition qui peut tout à fait évincer définitivement la FSU. Cette décision est un défi au sens de la réalité sur notre territoire tant la FSU est implantée et représentative dans tous les secteurs concernés : à Pôle Emploi, dans l’enseignement professionnel public, dans le réseau information jeunesse, dans l’orientation scolaire et universitaire, dans les administrations locales traitant des questions de certification et qualification comme à la DRAF ou la DRJSCS, ou encore du décrochage scolaire. Cette éviction, si elle se confirmait, ne serait pas seulement préjudiciable au principe démocratique ; elle serait une aubaine pour la pratique administrative convenue, comme pour les partenaires sociaux les plus férus d’accompagnement.
Déni de démocratie encore concernant la réforme des collèges car jamais un gouvernement n’avait mis en œuvre autant de moyens (24 millions d’€) pour faire passer une réforme contestée par une très grande majorité d’enseignants. Nous pensons que derrière les bonnes intentions pédagogiques affichées et médiatiquement défendues se cachent des objectifs moins louables :
Remise en cause des enseignements disciplinaires qui engendreraient des exigences trop fortes… ;
Remise en cause de l’égalité de traitement des élèves, des établissements, des équipes ;
dégradation des conditions de travail des enseignants ;
économie de moyens inavouée.
Dans une situation ou plus personne ne se fait d’illusion sur la possibilité de cette réforme d’être mise en œuvre dans de bonnes conditions, la Ministre s’honorerait à tirer les conséquences de ce constat, au lieu de présenter une autonomie des établissements comme la panacée et de tenter d’imposer une conformation des enseignants. L’intersyndicale du second degré a d’ores et déjà appelé les collègues à refuser collectivement de s’impliquer dans les formations-formatages proposées pendant les congés d’automne comme depuis, à refuser toute anticipation d’une réforme qui est une véritable usine à gaz et à recourir à la grève au besoin.
Déni de démocratie toujours pour l’élaboration des programmes de collège. L’exemple de ceux d’EPS est révélateur de cette reprise en main car entre le projet du 4 avril 2015 rendu public qui avait vu travailler durant 3 mois un groupe d’experts et le programme présenté au CSE du 8 octobre, il n’y a rien de commun et tout est quasiment effacé. M. Peillon avait voulu un CSP indépendant, Mme la Ministre a défait l’esprit de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école.
Par rapport à l’actualité de ce jeudi 5 novembre, sur le harcèlement. Ce sujet est grave et l’Éducation nationale doit s’en préoccuper sérieusement c’est pourquoi nous nous félicitons qu’un chantier s’ouvre mais nous voudrions témoigner du ressenti des personnels, choqués par le contenu de la vidéo diffusée à cette occasion. Une vidéo montrant une enseignante incapable de réagir à cette partie visible du harcèlement (qui est pourtant la plus facile à stopper). Il est nécessaire de mobiliser les élèves et de former les personnels mais sans caricature.
A cette rentrée 2015, un nouveau lycée, symbolique par sa géographie, a ouvert dans notre région. Il s’agit de celui de Beaupréau. Cette ouverture, espérée depuis plus de 30 ans, est la preuve que, pour les populations, le service public d’éducation est une richesse, synonyme d’équité sur tout le territoire et porteur d’avenir.
Autre point positif pour la rentrée 2017, l’ouverture du lycée de Carquefou qui répondait à une nécessité. Nous relevons positivement que des équipements sportifs en adéquation avec les programmes EPS, aient été discutés, négociés avec les responsables municipaux, le conseil régional, des enseignants de cette discipline et leurs représentants, et même modifiés pour les rendre encore plus opérationnels au regard des exigences tant pédagogiques qu’institutionnelles.
Pour ce qui est de ce CAEN, la FSU dénonce vivement le non envoi des documents préparatoires relatifs au bilan de la rentrée scolaire 2015. Ils apportent pourtant toute la transparence nécessaire notamment sur la part prise par l’enseignement privé dans notre région.
Au sujet de l’évolution de l’offre de formation professionnelle initiale, à l’ordre du jour, nous dénonçons le « toujours plus de formations sous apprentissage », en grande partie dans des structures privées, pour satisfaire un patronat déjà bien nanti avec le CICE. Nous dénonçons également, la concurrence organisée, par le biais du dispositif « seconde chance »,entre les organismes de formation, alors que l’éducation nationale devrait intégrer ce dispositif. Enfin, nous nous étonnons fortement du refus persistant d’ouvrir des formations publiques de niveau V en lycée professionnel dans les métiers de bouche. De façon plus générale, il faut plus de CAP en lycée professionnel.
Pour ce qui est de l’enseignement agricole, alors que notre région connaît une vraie croissance démographique, il est inacceptable que l’enseignement agricole public n’ait pas les moyens d’accueillir les jeunes qui en font la demande. Ce Service public ne remplit ses missions. Pour la rentrée 2016, plus grave encore, la DRAAF ne serait pas en mesure d’ouvrir de nouvelles classes et il est à redouter qu’elle n’ait même pas les moyens de permettre la poursuite d’études aux élèves actuellement en seconde.
La FSU continuera de porter ses propositions et ses critiques lors des futurs CAEN. Quels que soient les résultats des élections de décembre 2015, elle continuera de s’opposer à toute velléité de démantèlement ou de remise en cause des services publics et de ses personnels.
Pour conclure, nous tenons ici à dénoncer, avec la plus grande fermeté, la provocation que constitue l’annonce de la relance des travaux de l’aéroport Notre Dame des Landes qui plus est à quelques jours de l’ouverture de la COP21.