Déclaration de la FSU 85 au Comité Technique Spéciale Départemental préparatoire de la rentrée 2015 dans le 2nd degré.
PRÉAMBULE
La FSU 85 réaffirme l’émotion et l’indignation communes après les attentats terroristes perpétrés ce début janvier et face à tous les actes de violences et de stigmatisation. Nous devons nous opposer à toute forme d’obscurantisme, de discours haineux, d’acte d’intolérance.
Ces actes ignobles doivent recevoir des réponses politiques contre leurs instigateurs et s’attaquer aux causes qui constituent leur terreau. La FSU s’opposera à toute idéologie sécuritaire et à leurs dérives liberticides.
Réaffirmer comme principe fondateur de la République et du vivre harmonieusement en société la laïcité en ce qu’elle s’oppose à toute idéologie officielle et garantit par là-même l’égale liberté d’opinion et d’expression est notre devoir.
Ce principe ne peut faire sens que si il est appliqué à tous les niveaux de l’État et de la société pour que « le vivre ensemble » soit une réalité palpable pour tous.
Ce drame doit également entraîner une réflexion approfondie sur les politiques menées ces dernières années, tant aux plan national qu’international.
La FSU agit pour d’autres choix politiques et de société afin de s’attaquer aux inégalités et aux injustices grandissantes de tous ordres, sources de frustrations inacceptables, mais facilement exploitables par les populismes et fanatismes, faute de solutions visant à les éradiquer.
CARTE SCOLAIRE SECOND DEGRÉ
La dotation de 170 ETP pour le second degré de notre académie est une annonce en trompe-l’œil. Certes il s’agit bien de moyens supplémentaires, mais cela ne permettra pas de maintenir les taux d’encadrement à leur niveau de la rentrée 2014.
Pour y parvenir, et compte tenu de l’arrivée prévue de 3 073 élèves supplémentaires à la rentrée prochaine, dans les collèges et lycées de l’académie, il faudrait 312 ETP supplémentaires. Seulement + 148 sont prévus.
Sur les 170 ETP, 22 sont alloués pour les 12 REP+ de l’académie, ce qui ne couvrira pas la pondération : il en faudrait 30.
Depuis 2008, les taux d’encadrement n’ont cessé de baisser. Là où on veut nous faire croire à une augmentation de moyens permettant d’améliorer les conditions de rentrée, il faut voir une nouvelle dégradation correspondant en réalité à un manque de 172 ETP !
En l’état, la rentrée 2015 s’annonce donc plus difficile que les précédentes.
EN VENDÉE
Pour la Vendée, 33 ETP supplémentaires sont attribués, il en faudrait 51 pour maintenir le taux d’encadrement au niveau de la rentrée 2014.
En collèges, la prévision 2015 donne un H/E prévu de 1,19 (hors ULIS et SEGPA) soit le même que l’an dernier. Il était de 1,24 en 2010. L’ouverture du nouveau collège public aux Essarts se fera donc par redéploiement, avec une prévision rectoral de + 29 élèves et + 1 ETP.
Il faut s’attendre à une nouvelle année difficile avec des effectifs par classe souvent supérieurs à 28. La gestion à l’heure près et à l’élève près se fait plus drastique.
En Lycée d’Enseignement Général et Technologique, la prévision rectorale est de + 509 élèves. Malgré l’attribution de 32 ETP en HP (à répartir entre LEGT et LEP/SEP), le H/E baisse encore (de 1,58 à 1,52) alors que la situation l’an dernier s’était déjà dégradée (baisse de 91 heures de la DHG pour 142 élèves de plus).
De prévision 2014 à prévision 2015, la part des HSA baisserait de 1 point (de 10,88 % en 2014 à 9,88 % en 2015).
Un effort d’investissement conséquent doit être fait en LEGT afin de s’attaquer aux deux points noirs que sont des sorties sans qualification ni diplôme plus élevées qu’ailleurs et une moindre poursuite d’études.
C’est en fonction de cet objectif que la création de nouveaux lycées (secteurs de St Gilles Croix de Vie et d’Aizenay) est nécessaire en terme de meilleure réponse éducative quant aux ambitions et d’aménagement du territoire.
Dans les Lycées Professionnels et Sections d’Enseignement Professionnel (LEP/SEP) le H/E est inchangé. La prévision rectorale est de + 45 élèves, la prévision départementale en capacité d’accueil (2 920 places) reste stable.
La préférence accordée à l’apprentissage désavantage le service public de formation professionnelle. Le mixage des parcours et des publics complexifie la tâche d’enseignement et de formation.
Sur les formations de niveau V, la FSU revendique depuis plusieurs années, l’ouverture de sections CAP en boulangerie, mécanique, coiffure, esthétique… dans les LP pour permettre aux élèves de ne pas être dépendants des CFA. La réforme du bac pro 3 ans actait le principe d’un CAP « adossé » au bac pro. Cette situation pénalise encore plus les élèves issu-es des classes de 3ème SEGPA ou EREA qui voient leur offre de formation réduite.
Les Indemnités pour Missions Particulières (IMP) doivent reposer sur des critères connus de tous et à une présentation des missions qui évite la gestion obscure des HSE. Le volume des IMP doit permettre de répondre à toutes les missions dans chaque établissement et en toute transparence.
ÉDUCATION PRIORITAIRE
En Vendée, 4 collèges et 16 écoles seront classés en Réseau d’Éducation Prioritaire (REP). Les 10 écoles du Réseau de Réussite Scolaire (RRS) de La Roche sur Yon actuellement et les 8 écoles du Réseau de Réussite Rurale (RRR) de Saint Michel en l’Herm sortent du dispositif.
Sans moyens suffisants, cette carte est dénuée de cohérence. Sans prise en compte réelle des indicateurs de terrain elle oppose les territoires entre eux, alors que la situation sociale devrait conduire à prendre en compte tous les besoins.
Ainsi la labellisation « Réseau d’Éducation Prioritaire » se fasse sur la base obligatoire d’un collège « tête de réseau » excluant les écoles isolées, sans que toutes les écoles du secteur soient forcément retenues. Ainsi ce qui est possible à Paris, Dijon, Toulouse…, ne peut l’être à Nantes !
Concrètement, seules trois écoles sont rattachées au REP de la Châtaigneraie (a priori pas celles relevées par les municipalités) et à Fontenay-le-Comte, l’école des Jacobins (aux indicateurs meilleurs que celles du RRS de La Roche sur Yon ou de RRR de St Michel en L’Herm) est rattachée au REP de Tiraqueau.
Par ailleurs, les Conventions Académiques de Priorités Educatives (CAPE) ne peuvent constituer une réponse acceptable.
La FSU 85 déplore que la tenue de CTSD annoncée par la Ministre dans les départements concernés n’ait pas en lieu en Vendée.
CONCLUSION
C’est à l’aune de cette politique éducative manquant d’ambitions et de perspectives que la FSU appelle les personnels de l’Éducation Nationale à être en grève le 3 février. Le triptyque des revendications : moyens, conditions de travail et salaires fait écho au malaise exprimé par nos collègues dans les écoles et les établissements.